Les chemins de traverse
Ce matin, je voudrais vous parler de nos chemins de traverse…
On prête à la vie des intentions qu’elle n’a pas nécessairement…
En revanche, si nous, humains, avançons sans intentions, il est probable que le vent ne nous porte pas à l’endroit désiré mais nous confronte au contraire à ce que l’on redoute le plus.
« Ce ne sont pas les mots qui expriment le mieux notre vision du monde, mais les choix que nous faisons. » a dit Tal Ben-Shahar, auteur spécialisé en psychologie positive et en leadership.
Si ce sont nos choix qui expriment la vision que l’on a du monde, de la vie, de l’amour, de la richesse, de l’équilibre, de la réussite, il semble alors essentiel de se saisir d’une notion absolument centrale en logothérapie : la responsabilité.
Notion pesante pour certains, enthousiasmante pour d’autres, la manière dont on la regarde est le reflet sans concession de ce que nous percevons de nous-même :
« Suis-je grande et puissante ou toute petite face aux autres et à la vie ? »
« Suis-je fort et capable, ou paralysé par la peur, le doute ? »
Me saisir de ma responsabilité est une manière d’embrasser ma liberté et de lui appliquer une intention, une volonté, d’affirmer un désir. Et, ainsi, de créer un chemin.
Je ne suis jamais certaine d’y parvenir du premier coup.
Pas certaine non plus d’y arriver par le chemin le plus direct. Parce que sur ma route, je n’avance pas avec légèreté. J’ai dans le cœur et dans la tête l’empreinte de mes épreuves passées, de mes blessures tenaces, de mes espoirs déçus, de toutes ces émotions qui se réactivent, au gré des événements que je vis.
Alors je me sens en échec, je m’arrête, je tombe…
Mais bien souvent, si je regarde en arrière, je revois une main qui s’est tendue au bord de mon chemin.
Et souvent, si je regarde bien, j’ai aussi trouvé en moi la force de me remettre debout, guidée par un élan qui me poussait en avant, portée par l’espérance de jours plus lumineux, ou soulevée par l’amour de ceux qui m’entourent, me chérissent et croient en moi.
La vie ne m’a pas amenée là où je voulais aller à tout prix, dans ce lieu clos et serein qui s’appelle la sécurité.
Elle m’a amenée à mieux. A plus intranquille, certes. Mais bien plus grand, plus vibrant.
Les chemins de traverse que j’ai empruntés me permettent de me confronter à moi-même, de regarder mes doutes bien en face, et de me poser des questions inconfortables mais essentielles.
Qu’est-ce qui me définit, qu’est-ce qui me limite, et qu’est-ce qui m’inspire ?
De quoi suis-je plus riche aujourd’hui qu’hier, quand tout semblait plus facile ?
Qu’est-ce qui donne un sens réel à ma vie ?
Quelles sont mes intentions profondes ?
Où est ma pureté ? Où est ma cohérence ?
Dans quels infimes petites choses se loge la meilleure part de moi-même ?
Dans mes choix. Dans les mots que j’emploie. Dans les gestes de mes mains.
Dans les regards que je pose sur celles et ceux que je croise.
Mais aussi dans mes erreurs et dans mes errances.
Le meilleur de moi-même, je l’ai découvert grâce à tous ces chemins de traverse que j’ai empruntés.
Sans eux, je serai encore bercée de certaines illusions passées, et de rêves moins grands que la réalité à laquelle je me suis confrontée.
Sans eux, je ne vous écrirai pas d’ici, de cette Maison de Sens.
Sans ces chemins de traverse, je ne vous aurais pas connus et n’aurais pas été témoin de tout ce que vous exprimez, partagez, initiez dans vos vies.
En conclusion
Enrichie de cette conscience, j’ajoute maintenant des intentions à mes journées. Peu importe la route pour me conduire à leur réalisation, je sais dorénavant que je m’y rencontrerai, chaque fois un peu plus intensément, et je sais aussi que j’aurai la joie de vous y rencontrer, avançant à votre rythme, et que nous partagerons ces moments qui marquent une vie par leur profondeur et leur vérité.
« C’est un long apprentissage parfois que de savoir rejoindre enfin la vie qui nous va. Qui nous attend. » - Olivier Adam
Je vous souhaite de bons chemins de traverse cet été !
Et d’y trouver du sens et les réponses aux questions que vous vous posez.